Témoignage d’une expatriée à Abu Dhabi

Ce qui m’a le plus surprise en sortant de l’avion, ce n’était pas la chaleur… On m’avait prévenue ! Et puis, on peut avoir la même sensation en ouvrant la porte du four.

Non. Ce qui m’a le plus surprise c’est ce sentiment d’en prendre plein la vue.

Dans le sens littéral d’abord : la luminosité est telle, que faute de protection adéquate, mes yeux furent mis à rude épreuve. J’en ai pleuré.

Et puis d’un point de vue plus subjectif, j’ai été époustouflée par ce gigantisme à l’américaine. Rien d’étonnant qu’Abu Dhabi soit la ville touristique de prédilection du Gotha et des célébrités…

Rien n’est trop beau.

Les buildings en embrasseraient la couche d’ozone ! Aller voir des amis s’apparente à un voyage en avion : on fait attention à ne pas avoir les oreilles bouchées dans l’ascenseur, et on prend un petit gilet (ce dernier étant davantage utile pour la climatisation).

Et oui, car ici, rien de surprenant à vivre au 27ème étage d’une tour. Pourtant des grands espaces, il y en a ! Mais tout doit être grand : la plus grande tour du monde est à Dubaï et abrite quand même des appartements, la plus grande mosquée est à Abu Dhabi et n’a rien à envier au Taj Mahal, l’hôtel le plus étoilé (je crois qu’il y a 7*), les projets (avec Masdar City, le plus grand village entièrement réalisé en équipement durable, autosuffisant en énergie : géothermie, aérothermie, un parc solaire de plus de 10MW…), et puis les centres commerciaux…

Mais Abu Dhabi est aussi un pays de contradictions. Personne n’est plus attaché à sa culture et à ses traditions qu’un Emirati. Et c’est tant mieux.

D’abord parce que les émirats sont peuplés à 90% d’expatriés. Alors c’est important, on peut le comprendre, que la volonté du Cheikh soit de partager et développer ce patrimoine. Et il est très riche.

Il faut savoir que les Emirats sont des terres de fauconnerie, tradition d’origine bédouine. Un grand hopital d’ailleurs est dédié aux soins des faucons et est ouvert au public.

Dans la lignée de ces traditions bédouines, les courses de chameaux, les week-ends d’octobre à avril sont également très populaires ; et les courses de chevaux.

Mais parmi ces traditions s’il y en a une que je préfère, même si elle a tendance à se perdre au milieu de la surconsommation et de l’apparente superficialité des émiratis, c’est justement une certaine ouverture et leur générosité.

Le café arabe (bien que d’un goût discutable), dégusté dans un majlis (les très populaires salons arabes) avec des dattes et des fruits secs… Réservés aux initiés mais largement abordables lors de sorties barbecue dans le désert. D’ailleurs, beaucoup d’entreprises de tourisme proposent désormais ce type de prestation.

S’il y a quand même un bémol, c’est la cuisine. Je m’attendais à manger des tajines, du couscous… Et bien pas du tout. Ici, la cuisine est plutôt libanaise, indienne, ou pakistanaise.

Et puis, j’ai eu un mal fou à retrouver des « spécialités » bien connues de notre pays… Un kebab s’appellera ici shawarma par exemple.

Ici, le sandwich est plutôt sous forme de falafel et le taboulé est… sans semoule. Bref, c’est à y perdre son latin…

Enfin, aujourd’hui, même si nous avons l’image des Emirats comme d’une destination de luxe, il y a beaucoup de choses à faire en vacances pour des budgets plus serrés, à condition de préparer à minima.